Gérard Depardieu condamné à 18 mois de prison avec sursis pour agressions sexuelles
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Le tribunal de Paris a infligé mardi à Gérard Depardieu une condamnation à 18 mois de prison avec sursis pour plusieurs agressions sexuelles commises sur deux femmes lors du tournage du film "Les Volets verts" de Jean Becker en 2021. Son avocat a annoncé faire appel de la décision.
Alors que les projecteurs s'allument sur le tapis rouge du Festival de Cannes, un jugement historique pour le cinéma français a été rendu mardi 13 mai. Le tribunal correctionnel de Paris a condamné Gérard Depardieu à 18 mois de prison avec sursis pour plusieurs agressions sexuelles commises lors du tournage du film "Les Volets verts" de Jean Becker, en 2021.
Le célèbre acteur français a été reconnu coupable d'avoir agressé sexuellement Amélie, âgée de 54 ans aujourd'hui, et Sarah (prénom modifié), 34 ans, respectivement décoratrice et assistante réalisatrice sur le tournage. Le tribunal correctionnel a aussi prononcé son inscription au fichier des auteurs d'infractions sexuelles et une peine d'inéligibilité de deux ans, conformément aux réquisitions du parquet.
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L'avocat de Gérard Depardieu a immédiatement annoncé faire appel de cette condamnation. "À partir du moment où vous êtes mis en cause aujourd'hui dans une affaire dite d'agression sexuelle, vous êtes automatiquement condamné", a estimé Me Jérémie Assous.
Le tribunal a motivé sa décision par la constance et la cohérence des propos des plaignantes alors que les "déclarations de Gérard Depardieu ont évolué significativement entre sa garde à vue et l'audience".
Le président du tribunal dénonce "la dureté excessive des débats"
Le président du tribunal a regretté lors de la lecture du jugement "la dureté excessive des débats" à l'encontre des parties civiles de la part de la défense de Gérard Depardieu.
"Les propos de la défense par leur nature et leur répétition ont généré chez les parties civiles un préjudice distinct de celui né de la commission de l'infraction", a fait savoir le tribunal, reconnaissant de façon rarissime la victimisation secondaire des plaignantes.
La victimisation secondaire est une double peine pour les victimes de violences sexistes et sexuelles qui, après avoir subi une première agression, sont confrontées à des préjugés, des questions déplacées et des remarques culpabilisantes par des acteurs d'un système judiciaire censé les protéger.
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Gérard Depardieu devra verser à Amélie 4 000 euros de dommages et intérêts au titre de son préjudice moral et 2 000 euros à Sarah pour le même motif. Il devra également leur verser 1 000 euros à chacune au titre du préjudice de victimisation secondaire.
Me Assous avait notamment crié "menteuse, hystérique" ou encore "allez pleurer !" à Amélie et Sarah, s'approchant de leur banc en les pointant du doigt.
"Faire évoluer les pratiques judiciaires"
"Cette reconnaissance de la maltraitance de prétoire est très importante pour nous. J'espère que ça découragera les agresseurs", a souligné Me Carine Durrieu Diebolt, l'avocate d'une des parties civiles.
"Nous espérons que cette décision contribuera à faire évoluer les pratiques judiciaires et à faire enfin reculer l'impunité qui caractérise jusqu'à présent les violences sexuelles", a pour sa part commenté la Fondation des Femmes.
Amélie, la seule partie civile présente pour entendre le jugement, s'est déclarés soulagée après avoir traversé "un ascenseur émotionnel".
Le jugement a été rendu quelques heures avant l'ouverture du Festival de Cannes 2025, rendez-vous emblématique du cinéma international, où Gérard Depardieu a remporté le prix d'interprétation masculine en 1990 pour "Cyrano de Bergerac".
"Il serait bien que le monde du cinéma prenne ses responsabilités", a souligné Me Claude Vincent, l'avocate de Sarah.
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Avec AFP