Publicité

Sur la butte Montmartre, le Tour de France veut revivre les émotions des JO

Sports

Pour fêter le 50e anniversaire de la première arrivée finale sur les Champs-Elysées, la dernière étape du Tour de France passera cet été par la butte Montmartre, ont annoncé mercredi les organisateurs d'Amaury Sport Organisation (ASO). 

Le coureur français Julian Alaphilippe passe devant le Sacré-Coeur, en haut de Montmartre, le 3 août.
Le coureur français Julian Alaphilippe passe devant le Sacré-Coeur, en haut de Montmartre, le 3 août. © Julien de Rosa, AFP

Le peuple cycliste le réclamait. La rumeur bruissait depuis des mois. Emmanuel Macron a vendu la mèche lors de son grand oral mardi avant que Amaury Sport Organisation (ASO), les organisateurs du Tour de France, ne le confirment, mercredi 14 mai : la 21e et dernière étape de la Grande Boucle 2025 passera bien par la butte Montmartre.

"Un an après le succès et les frissons de la foule sur la course olympique de Paris 2024, le peloton fera son retour dans la capitale sur un parcours passant par la butte Montmartre", indique ASO dans un communiqué.

À lire aussiLa ferveur des JO 2024 en images : "Mes amis qui ont quitté Paris le regrettent maintenant !"

Le président Emmanuel Macron avait également annoncé mardi soir sur le plateau de TF1 que "pour la première fois la Grande Boucle, notre Tour chéri" passera par ce même parcours olympique.

Montmartre pour célébrer le 50e anniversaire

Les détails du parcours de cette dernière étape seront dévoilés lors d'une conférence de presse, le 21 mai à la mairie de Paris, en présence de l'édile Anne Hidalgo, du directeur du Tour de France Christian Prudhomme et du préfet de police Laurent Nuñez.

Cinquante ans après la première arrivée finale sur l'avenue des Champs-Élysées, succédant à celles au Parc des Princes et au vélodrome de la Cipale, "un parcours exceptionnel a été dessiné, inspiré du tracé de la course en ligne des Jeux Olympiques 2024 qui avait réuni plus de 500 000 spectateurs en août dernier", ajoutent les organisateurs. 

Selon le communiqué diffusé le 14 mai par ASO, "les coureurs seront amenés à enjamber la butte Montmartre et à passer au pied du Sacré-Coeur avant de se disputer une étape dont le scénario pourrait rompre avec les habitudes prises depuis 50 ans au cœur de la capitale."

Le 3 août 2024, les rues étroites de Montmartre, d'ordinaire appréciées pour leur calme et leur côté pittoresque, s'étaient embrasées au passage de l'épreuve olympique. Lors des trois ascensions de la raide rue Lepic, des milliers de spectateurs étaient massés sur les trottoirs pour acclamer les 90 coureurs dans une ambiance digne des plus grands cols du Tour de France.

À lire aussiJO 2024 : Paris a vibré avec le cyclisme des Jeux, une sorte de "Tour de France bis"

Un défi sécuritaire et logistique

De quoi faire germer l'idée de revisiter la traditionnelle procession vers le sprint massif sur les Champs-Élysées dans la tête des organisateurs d'ASO

Mais si les organisateurs du Tour s'étaient rapidement montrés enthousiastes à l'idée de renouveler l'expérience olympique, ce changement de parcours pose un certain nombre de défis logistiques. Le peloton du Tour de France comporte deux fois plus de coureurs que celui des JO et est suivi d'un cortège de véhicules d'assistance bien plus important : le tout dans des rues étroites et qui seront, à coup sur, bondées au passage des coureurs.

L'inclusion de la butte Montmartre à cette dernière étape représente également un défi sécuritaire pour les autorités, malgré le soutien de la mairie de Paris et du président Emmanuel Macron.

Le champion olympique Evenepoel contre l'idée

Au niveau sportif, l'inclusion de ce circuit passant par Montmartre pourrait rendre la dernière étape plus intéressante que la promenade traditionnelle vers les Champs-Élysées, qui ne s'anime qu'en fin de journée lorsque les sprinteurs se mettent en action sur la plus belle avenue du monde. Si le classement général final de la Grande Boucle est généralement établi à la veille de l'arrivée à Paris, le passage par Montmartre pourrait prolonger l'incertitude jusqu'au terme de l'ultime étape.

Mais plusieurs coureurs, dont Remco Evenepoel, pourtant devenu double champion olympique de cyclisme sur route en août dernier, se sont montrés réticents à ce changement.

"Ça ne me plaît pas. Laissez l'étape comme elle est, ne la rendez pas plus compliquée. Si ASO abandonnait cette idée, ce serait parfait. C'est mieux sans Montmartre qu'avec", avait expliqué le Belge fin avril.

Evenepoel, troisième du dernier Tour de France, estime que cette nouveauté ajoute "un stress supplémentaire qui est inutile".

"Au vu de ce qui précède, on sera suffisamment fatigués. La dernière étape est aussi une belle opportunité pour les sprinteurs de s'illustrer sur les Champs-Élysées", avait-t-il ajouté.

Avec AFP